jeudi 4 novembre 2010

Cooktown


Première ville découverte par le capitaine Cook, Cooktown est un tout petit village avec sa (seule) rue commerçante, son petit port de plaisance et son phare. Je ne suis pas restée longtemps dans ce coin, mais vu l’étendu du bourg on peut dire que j’ai eu tout mon temps.

Pour les commerces vous avez : 1 poste, 2 banques, 1 supermarché et 2 vendeurs de cartes postales donc 1 qui faisait aussi souvenirs pour touristes. Et au moins 5 ou 6 bottles shop et la même pour les pubs.

La ville en elle même est plutôt mignonne, entourée par la forêt d’une part par un bras de mer de l’autre, il plane ici un parfum de calme absolu qui met tout de suite à l’aise. Je me suis promenée le long des parcs et des divers monuments à la gloire des marins, des chercheurs d’or et, évidemment, du Capitaine Cook. Beaucoup de ses monuments étaient des fontaines, toutes à sec. J’ai aussi longé le port où j’ai regardé passer les poissons, les raies et les gens pécher à la mouche. Voyant mon air intéressé, l’un d’entre eux est venu me voir pour me faire un exposé très complet sur les différentes façons de pécher dans le coin ; si j’ai bien compris la plupart commence la journée en péchant des petits poissons à la mouche pour ensuite s’en servir comme amorce pour de plus gros poissons qui serviront de repas pour le soir. En gros, la plupart des gens ici se nourrissent des fruits de leur jardin et de la pèche du matin. Y a t’il encore des coins comme ça en France ?

Mon nouveau pote me parle du phare et de la vue sublime qu’on a depuis son emplacement, je n’ai pas eu le temps d’y aller et mon bus est dans 1 heure je suis terriblement déçue. « Quoi tu veux quitter Cooktown sans avoir été au phare ? Ca ne va pas du tout on y va tout de suite ! » bon bah je crois qu’il a décidé pour moi ! Arrivé au sommet près du phare, je ne regrette pas un instant : à ma droite les collines de la forêt humide qui forment un patchwork de verts, devant moi l’océan et la barrière de corail avec ses ilots blancs et noirs, à gauche l’estuaire qui forme un dégradé de couleurs entre le bleu et le sable avec une colline et sa plage en fond, enfin derrière moi la ville qui a l’air minuscule avec ses rues en damier. Et moi au milieu de tout ça, avec un tout petit phare blanc et rouge ! Si vous avez vu Jurassic Park les collines donnent cette même impression de vert moussu tout en hauteur. Sublime. Je reviendrai !

Alejandro le croco (4/4)


Enfin mon dernier nouvel ami : le croco saltwater. En Australie il y a 2 catégories de crocos le freshwater qu’on trouve en rivière en eau douce, généralement assez petit (environ 3m) et comme un croco n’attaque que ce qui est plus petit que lui il est MOINS dangereux que son pote le saltwater qu’on trouve dans les estuaires et en mer. Il est beaucoup plus gros (environ 6m) et aussi beaucoup plus agressif.

A la première sortie en bateau nous n’en avions vu aucun, mais on m’avait bien dit de ne pas aller trop trainer là bas mais que la plage était sure. A ça j’ai envie de dire : pourquoi la plage, qui est juste à coté de l’estuaire, serait plus sure ? A cause des vagues ? Les crocos sont allergiques aux cocotiers ? En tout cas je n’ai pas pris le risque de me baigner. Déjà pour ça, ensuite parce qu’il n’y avait pas de sauveteurs ensuite parce que je n’ai vu personne le faire… Et que quand les autochtones ne se baignent pas, même le week-end, c’est que c’est louche.

A la 2e sortie en bateau nous avons vu une petite dizaine de crocos, la plupart s’en allait en entendant le moteur mais j’ai put en observer un qui roupillait. J’en avais vu avant dans des zoos mais là en vrai, à quelque mètres y a pas à dire c’est impressionnant.

J’oublie de parler du varan qui habitait dans le jardin et qui devait faire 1m50, c’est du moins ce que m’a dit mon hôte car j’aurais dit un peu moins, qui m’a dit de me méfier encore plus de ça que des araignées. En effet, si la morsure du varan n’est pas mortelle en elle même, elle en reste douloureuse et vu la saleté de la bestiole, c’est l’infection assurée.

Pour toute ces raisons mon séjour c’est avéré extrêmement fatiguant nerveusement, le mode combat demandant d’être constamment attentif à son environnement, de jour comme de nuit. Je garde cependant un extrêmement bon souvenir de toutes les personnes que j’ai rencontré, qui m’ont toutes parlé de cet endroit comme de leur paradis, d’un joyau de calme et de volupté, loin du stress des villes.

Curly le snake (3/4)

J’étais donc en mode combat/inspection jour et nuit, armée de ma torche. Mais une nuit je me réveille avec une énorme envie de faire pipi, je sais que je ne pourrais pas attendre le lever du soleil, je dois donc me résigner à sortir.

Je décide de rester à coté pour ne pas aller dans la forêt et allume la lumière de ma cabane pour avoir un minimum de visibilité. Je prend aussi ma torche que je tiens entre mes dents pour vérifier la zone comme je peux.

Quand je me relève j’aperçois un mouvement près de l’ouverture de ma cabane : un serpent marron, d’environ 50 à 60 cm, tout fin qui commence à se dandiner sur la dalle… Electrochoc je ne connais pas tous les serpents, et encore moins les australiens, mais comme pour les araignées je pars du principe qu’ils sont tous dangereux et qu’il faut mieux les éviter.

Mais cet enfoiré va dans ma chambre là !! J’ai le choix de rester la à attendre qu’il sorte (en espérant qu’il n’y ai rien qui s’approche pendant ce temps là), traverser le jardin dans le noir pour aller jusqu'à la maison ou retourner sous la moustiquaire que j’avais fermée comme je pouvais en mettant les cotés sous le matelas. J’ai choisit la 3e solution : plus pratique, plus sure grâce à la moustiquaire et la hauteur de lit, d’autant que je préfère pouvoir voir la bête plutôt que d’ignorer où elle est.

Je saute donc sur mon lit et j’attend la sortie du monstre pendant 1 bonne heure pour ne pas réussir à dormir.

Evidemment ça peut paraître parano et cinglé. Mais le lendemain j’ai vérifié dans un bouquin sur la faune australienne et mon petit serpent répond au signalement d’un des serpents les plus dangereux du pays, le curl snake.

Donc je m’en fiche d’être parano et cinglée je tiens à ma vie.

Nénée l’araignée (2/4)


Sous les tropiques il fait évidemment très chaud et très humide : autant dire que mes premiers jours ont été très largement inactifs : je savourais le plaisir d’être en pleine nature avec un café et un bon film. Oui parce qu’après l’accomplissement de mes diverses taches ménagères j’étais libre de faire ce que je voulais, donc j’attendais le plus souvent les heures plus fraiches devant un film dans la maison « arbre » qui donnait l’impression d’être en extérieur sans bruler au soleil.

Donc en ce 2e jour j’étais devant un film et papotant avec un voisin qui était passé faire réparer sa voiture (mon hôte est le mécano du patelin), je me retrouve finalement seule car la voiture demande plus d’attention. Pas de soucis je me fais un autre café, je vais pour secouer le drap qui protège le canapé : à 20 cm de ma main la chose la plus immonde que j’ai jamais vu. Une araignée de la taille de ma main, grise, poilue, avec de larges mandibules et un petit cercle blanc sur le corps. Je me glace j’ai toujours été terrorisée par les araignées, et celle là est monstrueuse…

Je ne sais plus quoi dire d’autre que « Oh my god ! » je ne sais pas quoi faire non plus, je sais pas si elle peut me piquer et si oui si elle peut être dangereuse, si je dois l’écraser ; je tourne en rond incapable de réfléchir, j’en viens même à tourner sur moi même !

Finalement je choisis de m’éloigner et d’aller vers levier : déjà je suis loin et si elle m’approche j’aurais de la vaisselle ou de la flotte à lui lancer, on se rassure comme on peut !

Au bout d’une éternité (surement moins de 10 minutes) le voisin revient, je me jette à moitié sur lui, je suis surcaféinée et surchoquée je ne sais plus parler anglais : il finit par comprendre mon soucis, prend le drap le secoue par dessus la rambarde « t’inquiète pas celle là est effrayante mais les pires sont dans la région de Sydney ! » me dit il en rigolant. Il est sérieux là ?

J’en parle à une autre voisine qui passe dans la soirée, qui me dit que je devrais plutôt me méfier des petites araignées que je ne vois pas. Et pire encore, elle me raconte qu’à l’école du coin où elle est maitresse, la mascotte n’est autre qu’une araigne dont le corps est plus gros qu’un œuf et que les enfants nourrissent en jetant des insectes dans sa toile. Non mais franchement ils sont sérieux ces australiens ? En plus tout le monde marche pieds nus, il y a donc que moi qui porte des baskets de peur de se faire piquer ???

Autant dire qu’à partir de là j’ai arrêté de porter des shorts et des tongs. Et que j’évitais d’aller aux toilettes la nuit, parce qu’elles étaient en extérieur dans la forêt et qu’évidemment il n’y avait pas d’autre lumière que ma torche.

Ayton (1/4)


Dire que mon séjour dans ce petit village côtier à 1 heure de Cooktown fut mauvais serait un mensonge, mais dire que ce fut le bonheur le serait aussi.

D’abord je dois présenter le contexte : ne trouvant pas de boulot sur Cairns (trop de backpackers pensent commencer leur voyage en trouvant du boulot là bas ce qui rend les places chères et réservées en priorité aux australiens) j’ai décider de faire du wwoofing. Wwoof est une sorte d’association où des particuliers proposent d’accueillirent une ou plusieurs personnes pour une durée variable en échange de quelques travaux allant du ménage aux travaux de ferme, jardinage ou autre. Opportunité extrêmement intéressante de rencontrer l’habitant de manière économique ! Après une série d’envoi de mail je reçois une réponse positive : le lendemain je suis en route pour Ayton.

Je n’ai jamais entendu parler de ce lieu et quand j’ai cherché sur Google map je suis tombée sur 2 routes perpendiculaires rassemblant une dizaine de maisons près de la mer. Après presque 5h de trajet dont 1h30 de piste impraticable sans 4x4 nous arrivons chez mon hôte qui m’a emmené depuis Cairns : une clairière dans la forêt humide (pour ceux à qui ça ne parle pas c’est une forêt moins dense que la jungle et un peu moins chaude) avec au milieu une maison… cylindrique sans murs ni portes. Le cadre vend du rêve : des tiarés partout dont les fleurs jonchent le sol, une petite cabane juste pour moi avec un vrai lit et une moustiquaire (je ne saurais qu’après sa vraie valeur !) à l’écart, avec en bruit de fond la nature, les oiseaux, la rivière et la mer qui sont en fait juste derrière. Autant dire que je suis emballée ! D’autant que mon hôte qui vit seul avec son chien est très sympa, nous allons faire du bateau sur la rivière à coté, il me montre des fruits du coin ; je suis aussi surprise de voir que les voisins passent souvent, même juste pour dire bonjour.

Nous allons aussi chez des voisins et là même constatation : la plupart des maisons n’ont ni portes ni fenêtres, tout est ouvert il suffirait de passer par la fenêtre pour prendre la tv ou le pc mais ça n’inquiète personne… J’ai demandé plusieurs fois pourquoi il n’y avait pas de portes et tout le monde m’a dit en rigolant qu’il n’y en a pas besoin. De la même manière, tout le monde se promène pieds nus ou en claquettes.

Bon ça c’était les 2 premiers jours après j’ai fait la rencontre de la faune locale et j’ai déchanté.

Scarabée VS Dindon : winner Scarabée !!


A Cairns je passe ma dernière nuit dans un nouveau backpacker : les chambres sont moins chères, les SDB sont dans les chambres et le wifi est gratuit autant dire que du bonheur !

C’était sans compter sur la faune locale extrêmement joueuse… J’étais paisiblement installée sur le balcon avec mes cookies, mon ordi et un bon film lorsque j’entend mes collocs de chambre (que je connais depuis 48h pour la plupart) pousser des exclamations impressionnées : il y a un énorme scarabée sur l’autre balcon. Mais quand je dis un énorme scarabée, le mot est mince !

J’ai su après que son nom est « scarabée rhinocéros » : large comme une paume de main, marron avec une corne sur la tête (d’où son nom). Une paume de main à l’échelle du monde ce n’est pas grand chose mais imaginez une bestiole qui grouille comme ça devant vous, qui ferait le malin ? Un des collocs, s’amusait à lui appuyer dessus avec son doigt histoire de l’agacer, du coup la bête faisait un bruit vraiment horrible comme un grincement roque… Etant contre toute torture animale (et surtout pas franchement rassurée) je décide de rentrer dans la chambre, c’est là que je crois sentir un truc me tomber dessus : je vérifie je sens un truc que je ne reconnais pas sous mes doigts. Panique à bord je me met à courir dans tous les sens entre les lits en criant « The bugg ! THE BUUUUUUUGGGGG!!!!! » ( = l’insecte ! L’INSECTEEEEEE !!!!!). Dans mon élan j’enlève mon T-shirt que je jette le plus loin possible de moi, on ne sait jamais quelques fois que ça saute un scarabée ! Je continue de courir dans tous les sens en ameutant le quartier comme si on m’égorgeait, quand ma gentille colloc allemande vient m’aider à vérifier que je n’ai rien : en fait ma brettelle de soutien-gorge était mal mise et j’avais sentit l’attache en plastique au lieux du tissu.

Après totale vérification je souffle je n’ai pas été attaquée par un scarabée mutant amateur de dindon. C’est à ce moment là que je me rend compte que je suis en soutif devant mes collocs que des mecs à part ma sauveuse… Eux rigolent moi je deviens écarlate et essaye de sauver le peu de crédibilité qui me reste en sautant avec élégance sur mon t-shirt en me confondant en « oooooh i’m really sorry !! ». Du coup j’ai rentré tous mon matos informatique dans la chambre, dans mon lit pour éviter de subir une nouvelle fausse attaque. Répit de courte durée : un cafard court entre les lits, tout le monde saute dans tous les sens, on finit par lui faire la peau avec une attaque claquette. Le seul colloc autochtone nous regarde mort de rire, en nous disant que dans le sud du pays il y a les même bêtes, en plus grosses… Il passe ensuite toute la soirée à me faire croire que j’ai une bête à coté de moi, dans ses mains, sur le mur, il a crut que j’allais encore me déshabiller ou quoi ?